3 juin 2012
Cet article propose un compte-rendu d’une nouvelle « escapadoenophile », celui réalisé à l’occasion des portes ouvertes des Châteaux en appellation Lalande de Pomerol, que la carte suivante peut vous aider à situer.
Si cette appellation ne bénéficie pas, aujourd’hui, de la notoriété de son voisin (Pomerol), l’amateur de vin ne s’en plaindra pas puisque le rapport prix plaisir offre en conséquence de belles surprises (dans le même ordre d’idée, mon coup de cœur lors des portes ouvertes Saint-Emilion, ici, a été pour un Puisseguin à 14,20 euros).
1100 hectares de vignobles, près de 200 viticulteurs sur les communes de Lalande et de Néac, mais 19 châteaux ouverts ou plutôt 19 participants à l’opération collectivement portée… Ici, le site du syndicat viticole.
En 2011, l’opération s’est déroulée les 9 et 10 avril (voir ici) ; cette année, la programmation prévoyait les 2 et 3 juin. Bien pour le 2, moins pour le 3 en raison de la fête des mères qui peut impacter la fréquence de châteaux.
Sans surprise, le premier arrêt est pour le Domaine de Grand Ormeau (à ne pas confondre avec Château Grand Ormeau), dont je me suis entiché, je le confesse. Mais je suis, dans ce cas, d’autant plus difficile avec la dégustation des nouveaux millésimes, surtout lorsque j’ai recommandé le cru a mes amis (voir l’article sur ma rencontre avec ce viticulteur ici) . Je ne suis pas seul pour cette escapade, et mes deux acolytes (Gérard et Jean, comme pour l’escapade Sauternes Barsac, voir ici), à qui j’ai vanté les qualités les crus de Jean-Paul Garde, en attendent donc beaucoup. Madame Garde nous offre un très bel accueil, ce qui ne surprend pas pour ce site où l’amateur est sans aucun doute possible, et toujours, le bienvenu. Le maître des lieux, occupé avec un groupe, passera nous saluer, et recevoir nos impressions.
La générosité est à nouveau présente, puisque nous avons dégusté une belle série de Vieux Château Goujon en Montagne Saint-Emilion, Domaine de Grand Ormeau, Fleur des Ormes et Château de Marchesseau en Lalande de Pomerol et Château La Truffe en Pomerol, sur les millésimes 2008, 2009 et 2010 selon les crus.
Il sera aisé d’en rendre compte de façon résumée : tout est bon !
Mes coups de cœur dans cette série, et à côté desquels il serait, sincèrement, dommage de passer :
– Domaine de Grand Ormeau 2009 qui s’offre délicatement (beau toucher de bouche), la matière emplit doucement la bouche, une belle longueur ; idem pour le millésime 2010 mais qui s’offrira mieux l’année prochaine, la mise en bouteille est récente (évidemment rendez-vous est pris)
– Fleur des Ormes 2010, issu des vignes les plus anciennes, est d’une concentration accrue mais garde l’élégance typique de tous les vins du domaine. Il confirme l’impression positive que j’avais eue en le dégustant en primeur. L’élevage a, d’une part, respecté un fruit rouge élégant et, d’autre part, tenu une promesse. Le millésime 2009 a les mêmes caractéristiques, avec une concentration un peu moindre (celui-là, il est déjà en cave). Les deux ont un beau potentiel.
Les deux crus sont essentiellement composés de Merlot (80 et 90%), cépage accompagné, à proportion égale, de Cabernet Franc et de Cabernet Sauvignon. On reconnait le style maison, mais les vins sont différents, c’est heureux. Les robes sont d’un bel éclat ; le nez, fin et riche à la fois, révèle un potentiel que la bouche confirme. Une note subtilement toastée, un peu plus épicée pour Fleur des Ormes (réglisse).
Le Fleur des Ormes mérite quelques années de garde, après lesquelles il révèlera sa complexité. La disponibilité actuelle du Domaine des Grands Ormeau va mettre à mal notre patience, car il peut attendre également.
Le Château de Marchesseau a toujours cette finesse agréable, un peu plus sur le fruit rouge, comme le Pomerol, La Truffe, dont le 2009 est épuisé.
Le primeur 2011 annonce moins de concentration, rien de surprenant pour ce millésime, mais le fruit a été méticuleusement écouté et respecté. Quand on apprécie, et c’est le cas, la qualité de l’élevage de ce domaine, pas de risque à dire que le 2011 sera bon. On retrouve dans le vin, une fois de plus, la belle éducation dont je parlais dans mon post précédent. Elle se transmettra sans aucun doute à la prochaine génération : Frédéric Garde et son associée, Frédérique Burlot. Cette jeune femme passionnée nous avait reçu au Grand Hôtel de Bordeaux pour les primeurs 2011. Après avoir présenté ses vins, avec le même altruisme que Jean-Paul Garde avait témoigné lors de nos précédentes rencontres (par exemple en nous emmenant au château La Nauze en Côtes de Castillon), elle nous a fait découvrir les vins des autres viticulteurs de l’appellation. Une belle mentalité, qui nous met à l’aise avec cette équipe ; on voudrait les voir et échanger avec eux plus souvent.
Pour ces vins bien structurés, harmonieux, les prix sont corrects et collent parfaitement avec ce que le consommateur attend en terme de positionnement, puisque le Domaine de Grand Ormeau est à 11,50, et n’a pris qu’un euro avec le 2009. Bref, le positionnement est bien pensé.
Domaine de Grand Ormeau 2009 à 12,50, 2010 à 13 euros.
Fleur des Ormes 2009 à 13,50, 2010 à 14 euros.
La Truffe 2010 à 18,50 (à vérifier).
Vieux Goujon : 10 euros.
Bravo à Jean-Paul Garde et à son équipe ! Ce domaine reste aisément dans le « top ten » de mes très bons rapports prix plaisir. Il faudrait prochainement faire une fiche dégustation focalisée sur les différents crus.
En surfant sur le site de la propriété (ici) je remarque que, dans le cadre des vignerons indépendants, l’équipe sera à Lille du 16 au 19 novembre 2012, à Paris du 22 au 26 novembre, à Nice du 1er au 3 févier 2013, à Lyon du 15 au 17 mars, …
Direction le Château des Moines. Il couvre environ 20 hectares essentiellement plantés de Merlot, mais aussi de Cabernet Sauvignon, de Cabernet Franc et d’un peu de Malbec.
A 8,25 euros, et s’il faut oublier le 2007 trop marqué par le poivron, le Château des Moines 2010 mérite attention, ainsi que la Cuvée des Moines dans le même millésime (11,50). Bel accueil, sympa et généreux.
Quelle belle demeure que celle du Château des Annereaux (ci-dessus). Notre hôte, parent de Malescot (conseiller de Louix XIV auprès du parlement de Bordeaux ; cf. Margaux), est courtois. Si nous n’étions pas arrivés à l’heure du déjeuner, sans doute en aurions-nous appris davantage sur le site et sur l’histoire de la famille. C’est troujours très intéressant.Il a aimablement accepté que nous pique-niquions sur la propriété.
La conversion vers l’agriculture biologique est achevée et le cru profite désormais du label. 14 euros pour le 2009 et pour le 2010, cela reste correct. Les deux millésimes sont proches. Le nez est légèrement fumé, la robe est sombre ; les deux millésimes sont murs. La longueur est correcte. Il faut gouter ce cru et y repasser lors des prochaines portes ouvertes pour s’y poser et discuter plus longement avec le propriétaire.
Le Château Tournefeuille me laisse exactement la même impression que l’année dernière et c’est sans mal qu’il figure dans ce compte-rendu.
Bref, c’est bon, mais un poil trop cher en rapport prix plaisir. Cette année, les vieux millésimes, à découvrir, promis par le prospectus sont à la dégustation : 1988, 1996 et 1999. J’en ai trouvé deux sur trois, un peu de chance aidant. L’année dernière, lors d’un jeu, j’avais retrouvé l’intruse et gagné une bouteille (qui a été dégustée, voir ici). Cette année le jeu n’est pas proposé.
Les vins dégustés sont structurés. La matière et le fruité invitent à gouter ce Lalande.
Après avoir visités deux autres châteaux, nous repassons par le Domaine du Grand Ormeau à qui nous avions demandé de garder nos caisses pour les reprendre le soir (l’achat a été irrésistible…), nous goutons à nouveau les 2009 et 2010 en Grand Ormeau et Fleur des Ormes pour confirmer notre impression. Elle l’est. A l’unanimité, ce sont nos coups de cœur de la journée, et sans aucun doute parmi ceux de ces dernières années.
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